Notre engagement pour la défense des droits humains et environnementaux des peuples autochtones s’inscrit dans un combat global contre l’extractivisme, la déforestation, l’accaparement des terres et de l’eau, une lutte que les Soulèvements de la Terre ont amenée au centre de l’actualité en France.
À l’heure où les militant·es écologistes se trouvent bâillonné·es, convoqué·es, menacé·es d’emprisonnement après avoir subi des violences invraisemblables dans un pays démocratique (mais l’est-il encore ?), nous réaffirmons ici notre soutien aux Soulèvements de la Terre, dont la dissolution prouve que le tournant à droite de l’actuel gouvernement a pris un virage plus qu’inquiétant vers la disparition de nos libertés.
Depuis le 21 juin, les arrestations et les gardes à vue prolongées se succèdent, et d’autres organisations comme Anticor et Attac se retrouvent privées de leur agrément ou convoquées pour répondre de leurs actions, de leur financement et de la composition de leurs effectifs.
Le texte inscrit dans la constitution française ne laisse aucun doute sur le fait que la liberté d’expression n’est pas un droit discutable, c’est pourquoi invoquer des faits de terrorisme pour désigner les actions d’un collectif a permis au sinistre Darmanin de prononcer la dissolution du mouvement.
Alors, nous posons la question, où se situe le terrorisme ?
Dans les actions de femmes et d’hommes déterminé·es à sauver l’eau et la terre contre l’accaparement de nos nappes phréatiques et de ce qui reste de nos bocages, ou dans les entreprises de destruction massive menées sur la planète par les multinationales de l’agro-industrie, du BTP et de l’énergie ?
Qui est le terroriste ? Serge, jeune toulousain atteint au crâne par un tir de grenade à Sainte Soline, qui vient de sortir de trois mois de coma ?
Ou le PDG du groupe TotalÉnergies (et ses actionnaires dont 21 membres du gouvernement Macron) qui continuent à engranger du profit sur la mort de communautés entières comme au Yémen ou au nord de la Patagonie sur les terres du peuple Mapuche ?
Pendant que nous nous battons pour sauver ici ou là quelques hectares de forêts ou de terres agricoles, TotalÉnergies prévoit de forer 419 puits de pétrole en Ouganda et de construire le plus grand oléoduc du monde, 1445 kms pour une émission de 34 millions de tonnes de CO2 par an. Alors qui représente un danger pour la survie de l’humanité ?
Que dire aussi de l’entreprise Lafarge, poursuivie pour financement de groupes terroriste en Syrie, de Smurfit Kappa, moins connue mais responsable en Colombie de la déforestation dans la région du Cauca, où les terres ancestrales des Misak sont irrémédiablement dévastées pour la fabrication de papier et de carton pour l’industrie, et où un jeune homme a été abattu lors d’un mouvement de protestation ?
Nous vous proposons d’écouter ici l’intervention de Juan Pablo Gutiérrez, représentant du peuple Yukpa et de notre partenaire colombien, l’ONIC (Organisation des peuples autochtones de Colombie), le soir du rassemblement de soutien aux Soulèvements de la Terre le 12 avril dernier à Paris.
Le début d’une vraie dictature commence toujours par la désignation de l’opposant comme terroriste.